Point Hebdo : Des banquiers centraux moins accommodants
Publié le 12/09/2016
Alors qu’un consensus est en train de se mettre en place à la Fed pour aller vers une politique monétaire moins accommodante, les regards se sont tournés vers la réunion de la BCE. A cette occasion, les anticipations des opérateurs ont été déçues. En effet, les membres du comité de politique monétaire n’ont même pas évoqué le prolongement de leur programme d’assouplissement quantitatif au-delà de sa fin programmée pour mars 2017, quand les marchés avaient escompté neuf mois supplémentaires. Dans ce contexte, les taux d’intérêts ont commencé à se tendre jeudi, mettant sous pression les marchés d’actifs risqués. Au cours de la semaine, la parité euro/dollar devient plus volatile et évolue entre 1.12 et 1.1330. Pour les marchés d’actions, le S&P 500 baisse de 2.39%, l’Eurostoxx 50 perd 0.86% et le Topix japonais gagne 0.22 %. Du côté obligataire, la tension observée met presque tous les compartiments du marché obligataire sous pression. Au cours de la semaine, l’actualité macroéconomique a été marquée par des indicateurs plutôt décevants. Aux Etats-Unis, l’ISM des services baisse nettement (51.4) et revient sur les niveaux de 2010. En Allemagne également, les données se sont révélées décevantes, notamment l’PMI et la production industrielle. Seule la Chine continue de surprendre positivement ; le détail de ses échanges commerciaux révèle des exportations et des importations plus fortes que prévu. Ces données macroéconomiques en demi-teinte ont soutenu les marchés avant la réunion de la BCE. Le consensus s’attendait à une extension du QE jusqu’à la fin de 2017, et les spéculations allaient bon train sur des mesures additionnelles : modifications dans la répartition des achats, suppression du plancher sur les taux (actuellement -0.40%). Les marchés ont donc été nettement déçus par l’absence de mesures supplémentaires. Par ailleurs, la réunion de politique monétaire de la Banque du Japon, prévue les 20 et 21 septembre, est également source d’incertitudes. Alors que les marchés anticipaient en début de semaine qu’elle pouvait annoncer de nouvelles mesures d’assouplissement, ils ont été surpris lorsque la banque centrale s’est « contentée » d’acheter des emprunts d’Etats de maturités inférieures ou égales à 10 ans. Les taux à 30 ans sont alors brusquement remontés de 0.50%, dans un mouvement que le marché n’avait pas connu depuis des années. Enfin, alors que la croissance nominale chinoise est proche de 8%, les taux à dix ans sont inférieurs à 3%, une situation là aussi extrêmement accommodante. En synthèse, une certaine prudence paraît donc aujourd’hui justifiée, notamment sur les classes d’actifs ayant surperformé au cours de l’été. Au fil des années, la formation d’excès, notamment sur les marchés obligataires, pourrait générer de brusques retournements. A un moment où la corrélation entre les marchés de taux et d’actions est redevenue positive, ces derniers pâtiraient également d’un retour à la moyenne des taux d’intérêts. Voici un point sur la gestion de nos fonds :