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Investisseurs recherchent rendements obligataires désespérément

Publié le 15/04/2015

0.15% pour le bund allemand à 10 ans, 0.43% pour l’OAT… les économistes ont beau s’évertuer à répéter que les marchés financiers évoluent dans un environnement de taux historiquement et anormalement bas, les courbes n’en finissent plus de s’aplatir. Même les pays périphériques, baptisés PIGS au pire de la crise et pointés du doigt pour leur indiscipline budgétaire, empruntent dans des conditions exceptionnelles. Qui aurait cru, par exemple, que l’Italie et l’Espagne, dont les taux d’intérêts à 10 ans culminaient encore entre 7 et 7.5% en 2012, verraient, moins de trois ans plus tard, leur coût de financement diminuer de plus de…600 points de base.

Certes, entre-temps, la BCE, notamment au travers de son vaste programme d’assouplissement monétaire quantitatif (QE) portant sur un programme de rachats d’actifs de 1.140 milliards d’euros entre mars 2015 et septembre 2016, a presque relégué la crise des dettes souveraines aux oubliettes. Mais aujourd’hui la donne est en train de changer. Sur fonds d’amélioration des perspectives macroéconomiques et de stabilisation des prix des matières premières, les marchés anticipent une moindre diminution de l’inflation à un horizon de 6 mois et pourraient progressivement s’aligner sur les chiffres réels. Et cela alors que les taux d’inflation, hors alimentation et énergie, ont atteint 0.6% pour la zone euro en mars et 1.7% pour les Etats-Unis en février.

Conséquence, dans un contexte où les taux réels sont devenus négatifs, la valeur actualisée des emprunts d’états européens à taux fixe est quasiment nulle. En clair, les investisseurs ont beaucoup plus à perdre qu’à gagner en se positionnant sur ce type de placements. Au mieux, peuvent-ils se couvrir contre une hausse des taux en réduisant les maturités trop longues, et en arbitrant en faveur d’obligations indexées sur l’inflation. Même constat pour les obligations d’entreprises classées « investment grade » dont les taux de rendement ne permettent pas de retour sur investissement satisfaisant. Reste, dans le segment du « cross over », les emprunts corporate notés BBB et BB, qui offrent encore un couple gain/risque équilibré et se négocient avec une prime d’environ 120 points de base par rapport au bund allemand pour des échéances comparables à 10 ans selon les émetteurs. Toutefois la logique de la course au spread le plus élevé peut rencontrer ses limites. D’un point de vue strictement fondamental, la situation financière des émetteurs d’obligations corporate « High Yield » devrait s’améliorer avec le relèvement des prévisions de croissance. Néanmoins, comme pour tous les titres peu liquides, un resserrement monétaire américain pourrait se traduire par un brusque retour de flamme. C’est dans ce cadre plus défensif que nous avons positionné notre FCP obligataires flexible Amaïka Taux Réels Européens.

  Laurent BOUDOIN Achevé de rédiger le 14 avril 2015