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Pas de surchauffe en vue pour les actions japonaises

Publié le 25/03/2015

Un vent chaud souffle sur les bourses japonaises. Et cela malgré le scepticisme ambiant sur la capacité du gouvernement nippon et de la BOJ à relancer l’économie de l’Archipel. L’investisseur avisé en euros, qui aurait placé ses fonds dans l’indice Topix il y a un an, aurait engrangé un gain de près de 50% sur un an glissant (20/03/2014 au 20/03/2015), sachant que la performance, en yens, s’élève à 38%.  Dans le même temps, le Nikkei 225 a franchi pas moins de six paliers (14.000, 15.000, 16.000, 17.000, 18.000 et 19.000 points) et semble aujourd’hui s’acheminer tranquillement vers le seuil des 20.000 points atteint pour la dernière fois le 17 avril 2000.

Les sceptiques diront que cet engouement pour les actions domestiques japonaises est lié, pour l’essentiel, à une dynamique de flux entretenue artificiellement par la concomitance de deux facteurs. D’un côté, l’annonce faite par la BOJ, en octobre dernier, d’un QE portant sur des rachats d’actifs de 80.000 milliards de yens par an. De l’autre, l’intention de son bras armé le GPIF de doubler l’exposition action de son portefeuille d’investissements de 12 à 25% notamment par le biais d’ETF sur le Nikkei 400, spécifiquement crée afin de pousser les entreprises nippones à améliorer leur rentabilité. Mais ces seuls arguments ne sauraient être suffisants pour justifier la poursuite du mouvement haussier constaté sur les indices Nikkei et Topix. Ni d’ailleurs pour laisser présager la formation d’une hypothétique bulle spéculative, car le plan de relance, dit des « trois flèches » (assouplissement monétaire, relance budgétaire, et réformes structurelles) et imaginé par le premier ministre du Japon Shinzo Abe, commence progressivement à porter ses fruits.

Le traditionnel « Shunto », qui signifie littéralement « lutte de printemps » et correspond à la période de négociations salariales entre les syndicats et les plus gros employeurs du pays, pourrait déboucher sur les plus fortes augmentations de salaires observées depuis près de 15 ans et redonner, au passage, un peu de baume au cœur des consommateurs japonais. En outre, le 1er avril, la BOJ va rendre public les résultats de son Tankan Survey, reflétant le climat des affaires au Japon. Si l’on se fie à l’étude préliminaire réalisée récemment par l’agence Reuters (le Reuters Tankan Survey), l’indice de la BOJ devrait montrer une amélioration du sentiment des chefs d’entreprises dans l’industrie manufacturière, notamment grâce au soutien de la demande extérieure. Preuve, s’il en est, que l’affaiblissement du yen par rapport au dollar se ressent positivement dans les carnets de commandes des sociétés exportatrices.

Le tout dans un contexte où, contrairement aux idées reçues, les niveaux de valorisation des actions japonaises restent bas. A titre d’exemple, le PE sur les bénéfices attendus sur les douze prochains mois de l’indice Topix, s’élevait, le 20 mars, à 15x contre 17x pour l’indice MSCI Monde (pays développés). Une raison à cela : la hausse des marchés nippons est perpétuellement soutenue par des révisions bénéficiaires positives. Pas de surchauffe en vue donc, pas plus que de bulle de positionnement.

David Kalfon, CFA Achevé de rédiger le 24 mars 2015